vendredi 8 avril 2011

THERESE BOUCRAUT

Le dessin, un acte naturel, un geste simple, un fusain, un pinceau trempé dans la peinture, des traits, une tache, une forme qui surgit. Sur le papier, un noir, un gris, surfaces mouillées, un blanc, le disque aplati d'une assiette renvoie la lumière.

On dessine ce qu'on voit, ou dessine-t-on pour voir ? Dans l'enchevêtrement de ce que le monde propose à l'œil, le dessin apparaît comme un choix hasardeux.

Or tout arrangement des formes dans la lumière du monde, qui retient soudain l'attention a un contenu affectif et culturel, c'est par rapport à soi qu'on dessine, le mot dessin d'étude ne signifie presque rien, comme si l'œil pouvait être objectif, l'œil n'est isolé ni de la mémoire ni des viscères. Le travail du peintre qui dessine est une tentative d'analyse de la nature des liens qui le lient à l'objet qu'il dessine, sorte de descente dans l'inconscient, peu à peu se trace le dessin, des rapports lumineux sont perçus, une organisation de formes mise en évidence...

Le dessin c'est la trace d'une aventure ou d'une expérience. Extrait du monde des phénomènes et des apparences, l'objet, livre, paysage, visage, devient signe...

mercredi 30 mars 2011

Texte de Posamentiroff sur la peinture de Thérèse Boucraut

Elle est là, sous le regard prisonnière, elle boit un café (...).
Elle se trouve dans un éclairage léger, tamisé. Pendant la conversation le regard se fixe sur un détail, la tasse, les mains, le geste, les yeux. Le temps passe...
Image d'un souvenir, en faire quelque chose.
Souvenir d'images, le reconstituer, en faire une toile.
Elle est là, à l'atelier, elle pose, immobile.
La lumière est douce et enveloppante. Essayer de comprendre, d'appréhender.
Faire des dessins (...).
Vouloir tout traduire, table, tasse, personnage, environnement.
Se laisser prendre à l'étude d'un détail, à la lutte de l'ombre et de la lumière sur la tasse et les mains (...).
La main, la tasse, au-dessus une tache divisée en deux plages l'une d'ombre légère, l'autre de lumière sur laquelle se détachent les yeux, un regard. Le papier est griffé de hachures elles définissent des surfaces, des volumes dans l'ombre ou la lumière. Le crayon souligne par un trait plus appuyé le mouvement et la direction des formes, chemin pour l'œil. Les formes s'organisent dans la page...