vendredi 8 avril 2011

THERESE BOUCRAUT

Le dessin, un acte naturel, un geste simple, un fusain, un pinceau trempé dans la peinture, des traits, une tache, une forme qui surgit. Sur le papier, un noir, un gris, surfaces mouillées, un blanc, le disque aplati d'une assiette renvoie la lumière.

On dessine ce qu'on voit, ou dessine-t-on pour voir ? Dans l'enchevêtrement de ce que le monde propose à l'œil, le dessin apparaît comme un choix hasardeux.

Or tout arrangement des formes dans la lumière du monde, qui retient soudain l'attention a un contenu affectif et culturel, c'est par rapport à soi qu'on dessine, le mot dessin d'étude ne signifie presque rien, comme si l'œil pouvait être objectif, l'œil n'est isolé ni de la mémoire ni des viscères. Le travail du peintre qui dessine est une tentative d'analyse de la nature des liens qui le lient à l'objet qu'il dessine, sorte de descente dans l'inconscient, peu à peu se trace le dessin, des rapports lumineux sont perçus, une organisation de formes mise en évidence...

Le dessin c'est la trace d'une aventure ou d'une expérience. Extrait du monde des phénomènes et des apparences, l'objet, livre, paysage, visage, devient signe...

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